Si vous avez déjà croisé mon chemin, peut-être avez remarqué ce discret collier qui ne me quitte pas … une simple chaine d’argent avec un médaillon où s’enroule un étrange animal. Jadis il ravivait ma haine, maintenant plus que jamais c'est l'envie de vivre qui m’envahis à son contact. Jamais je n’ai dût vous raconter mon histoire, à vrais dire peu de gens la connaissent. Et si je vous la raconte, c’est que vous êtes maintenant ma seule et vrais famille.

{Un éclair dans la nuit}
Je suis une fille de l’océan. Le bruit des flots à bercé les nuits de mon enfances et mes premiers voyages furent à bord d’un esquisse. Jamais je n’aurais pensé devenir une Emei, car j’étais douce et paisible. Une famille de pécheurs heureuse et sans histoire.

Tout à basculé la quatrième lune de mes sept ans. La nuit se couchait à peine quand un éclair à illuminé la nuit. Un éclair de feu. Et une à une toutes les maisons ont pris feu. C’était des barbares. Ils ont tout brulé, massacré chaque être vivant. On m’a cachée dans une cave un peu à l’écart, je ne devais pas bouger, pas crier, ne rien dire … juste écouter le bruit des lames, du feu, et les hurlements. Pleurant sans bruit. Rongée par la haine et la douleur. Je suis restée là trois jours, apeurée, ne sentant même plus la faim. Puis ils sont partis et je suis sortie, errant parmi les corps. J’ai retrouvé celui de mon père transpercée par son harpon et celui de ma mère mutilé, mais jamais celui de mes deux sœurs … J’aurai souhaité qu’elles fussent en vie, mais mieux valait la mort qu’être enlevées...
ma mère était morte en serrant dans son poing un médaillon que je n'avais jamais vu. Il représentait une sorte de dragon dont les écailles délicatement ciselées s’enfonçaient dans ma main ... Jamais je ne devais les oublier ... et ce médaillon ne me quitta plus, ce contact glacé ravivant ma haine.

{ Loin de tout, on écoute enfin}
C’est un vieil homme qui m’a trouvé. Je n’ai que peu de souvenir de notre rencontre, mais il s’est occupé de moi les années qui suivirent, pansant les plaies de me corps et de mon cœur. Il parlait rarement, toujours en proverbes, et face à ma colère et ma fougue répondait avec le même calme : « Il faut imiter la source qui ne se tarit pas et non pas l'averse qui inonde la montagne. ». A ses cotés, le silence à remplacé mes cris et mes larmes, et doucement, ma haine c’est muée en quelque chose de plus profond, de plus intense : une volontée de survivre, de combattre et de surpasser. Et un jour j’ai compris : « Tomber est permis ; se relever est ordonné. » La haine découle de la peur, la surpasser n’est qu’une question de volonté : je devais quitter notre abri et partir, non pour venger ma famille, mais pour me construire. Alors à partir de ce jour, mon existence boudeuse s’est transformée en soif de connaissance. Au coté de ce vieux sage, j’ai appris les lettres et la lecture des cartes, l’équitation, … mais aussi les rudiments de la médecine des plantes et l’art de la divination. Et un matin, sans lui dire au-revoir, je suis partie sur les routes de Jianghu. Il comprendrait.

{Goutte à goutte, l'eau creuse la pierre.}
« Un voyage de mille lieues commence toujours par un premier pas » … Et que ce premier pas est dur ! Lorsque l’on a vécue 10 ans recluse, retourner à la civilisation est laborieux. Après plusieurs mois d’errance, à éviter les villes où j’avais du mal à m’intégrer, j’ai rencontré sur la route deux hommes. Deux nomades qui vivaient de missions et de trafiques étranges. A leurs coté j’ai repris contact avec le monde, la ville. J’ai gagné de l’argent en soignant des personnes, en remplissant quelques missions. Je ne serais pas ici aujourd’hui sans Taofang et Ryu. Ils ont accepté mes défauts, mon ignorance de ce monde pour me prendre sous leurs ailes.
Savoir me défendre devenait une nécessité, j’ai donc intégré l’école d’Emei : La justice. J’y ai appris les armes, mais la justice est parfois bien différente de ce que l’on imagine. Et si j’y ai énormément appris, il me manquait encore une chose pour continuer à me reconstruire : une famille…

{Unie à l’océan, la goutte d’eau demeure}
Un soir, Ryu m’a proposé une rencontre avec les maîtres de sa guilde. Une guilde nommée : « Lotus ». Ô j’en avais entendue parler dans les ruelles sombres et par les fenêtres des maisons de joies, et je pensais me retrouver face à une poignée d’assassins de rue. A mon grand étonnement c’est une véritable organisation que j’ai découvert. L’entrevue fut une épreuve, mais j’y ai rencontré des gens ouverts, motivés, près à s’entraider. Et le temps passant, j’ai éprouvé pour ces hommes et ces femmes bien plus qu’une simple amitié. Mon vieux maitre disait « Un ami c’est une route, un ennemi c’est un mur », mais c’est à leur coté que j’ai appris la signification de cette phrase car j’ai appris bien plus à leur coté que je n’aurais jamais appris en une vie toute seule. Appris à me battre pour une cause, à vivre, à profiter de la vie ... Merci !

La haine à laissé place à une volonté à toute épreuve, et je la mets entièrement au service de ma nouvelle famille : Les Lotus …